LES NAUTES

Sur les eaux intérieures, la Gaule connut de nombreuses corporations de bateliers qui furent parmi les plus puissantes de la société gallo-romaine. L’une d’elles, celle des nautes du Rhône et de la Saône réunis, portait même le titre prestigieux de splendidissimum corpus. Elles étaient d’autant plus prospères que le commerce semble avoir délaissé la voie de terre qui ne donna pas lieu, du moins dans une semblable mesure, à de telles associations professionnelles.

Le bassin rhodanien fournit le plus grand nombre de corporations. Aux nautes du Rhône, il faut ajouter ceux de la Saône auxquels ils étaient parfois rattachés pour ne former qu’une seule association, celle des nautae Rhodanici et Ararici. On a suggéré qu’il pouvait s’agir d’un même groupement de corps qui aurait eu des succursales sur la Saône et le Rhône, à moins que les nautes du Rhône et de la Saône, à l’origine séparés, ne se soient fondus en une seule organisation. En réalité, les inscriptions qui les mentionnent semblent être contemporaines les unes des autres. Il est préférable de supposer trois compagnies rivales qui se seraient concurrencées dans la vallée du Rhône.