LA REGION A L’EPOQUE DE LA GAULE INDEPENDANTE

Les premiers groupes celtes installés en Gaule étaient des tribus (" pagus " en latin). Chaque tribu occupait un " pays " : par pays, il faut ici entendre une région naturelle offrant à la tribu, par ses limites et par ses ressources, des garanties suffisantes d’autonomie économique et d’indépendance

A cette première forme d’occupation progressive du sol de la Gaule devait succéder la division de tout son territoire en cités. C’est Auguste qui organisa administrativement la Gaule. Les tribus se trouvaient maintenant fédérées à l’intérieur d’une organisation politique supérieure, la " Cité " ou état, chaque cité comprenant plusieurs tribus. Mais l’indépendance de la cité s’était organisée selon les même principes que jadis l’indépendance de la tribu :

NOTRE REGION A L’EPOQUE DE LA GAULE INDEPENDANTE


CARTE N° 1

" Une tribu bien construite groupait des pays complémentaires. Presque toutes les cités comprenaient à la fois des pays de hautes terres et des pays de terres basses " (E. Thévenot " Histoire des Gaules ", o.cit. p.33).

Notre région faisait partie de la cité des SEQUANES dont le territoire s’étendait de la Franche-Comté à la Haute-Alsace. La capitale était Besançon.

Dans ses commentaires LA GUERRE DES GAULES livre premier f I, César nous décrit la Gaule et ses habitants :

" L’ensemble de la Gaule est divisé en trois parties : l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par le peuple qui, dans sa langue, se nomme Celte, et, dans la nôtre, Gaulois. Tous ces peuples diffèrent entre eux par le langage, les coutumes, les lois. Les plus braves de ces trois peuples sont les Belges parce qu’ils sont les plus éloignés de la province romaine et des raffinements de sa civilisation, parce que les marchands y vont très rarement, et, par conséquent, n’introduisent pas ce qui est propre à amollir les cœurs, enfin parce qu’ils sont les plus voisins des Germains, qui habitent sur l’autre rive du Rhin, et avec qui ils sont continuellement en guerre. La partie de la Gaule (Celtique) touche aussi au Rhin du côté des SEQUANES et des Helvètes. "

Livre sixième f XI.

" En Gaule non seulement toutes les cités, tous les cantons et fractions de cantons, mais même, peut-on dire, toutes les familles sont divisées en partis rivaux ; à la tête de ces partis sont les hommes à qui l’on accorde le plus de crédit ; c’est à ceux-là qu’il appartient de juger en dernier ressort. Le même système régit toute la Gaule considérée dans son ensemble. Tous les peuples y sont groupés en deux grands partis. "

Livre sixième f XIII.

" Partout en Gaule il y a deux classes d’hommes qui comptent et sont considérées. Quant aux gens du peuple, ils ne sont guère traités autrement que des esclaves, ne pouvant se permettre aucune initiative, n’étant consultés sur rien.

L’une des classes est celle des Druides, l’autre celle des Chevaliers. Les premiers s’occupent des choses de la religion, ils président aux sacrifices publics et privés, règlent les pratiques religieuses ; les jeunes gens viennent en foule s’instruire auprès d’eux.

Le point essentiel de leur enseignement, c’est que les âmes ne périssent pas, mais qu’après la mort elles passent d’un corps dans un autre.

Ce sont eux qui jugent, qui fixent les satisfactions à recevoir et à donner ; un particulier ou un peuple ne s’est-il pas conformé à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices. C’est chez les Gaulois la peine la plus grande. On croit que leur doctrine est née en Bretagne (Angleterre), et a été apportée de cette île dans la Gaule. "

" Les druides s’abstiennent habituellement d’aller à la guerre et ne paient pas d’impôt comme les autres ".

Livre sixième f XV

" L’autre classe est celle des chevaliers. Ceux-ci quand quelque guerre éclate prennent tous part à la guerre. "

f XVI.

" Tout le peuple gaulois est très religieux ; aussi voit-on ceux qui sont atteints de maladie grave, ceux qui risquent leur vie au combat ou autrement, immoler ou faire vœu d’immoler des victimes humaines et se servir pour ces sacrifices du ministères des druides. "

f XII.

" Quand César arriva en Gaule, un de ces partis avait à sa tête les Héduens, et l’autre les SEQUANES ".

A l’appel des SEQUANES qui étaient soumis aux menaces des Germains d’Arioviste, les Suèves, César intervint en Gaule en 58 avant J.C. et refoula Arioviste.

Après sa victoire sur Arioviste, César mena ses troupes prendre leurs quartiers d’hiver chez les SEQUANES.

Les Gaulois venaient de donner prétexte à César d’intervenir dans les affaires des Gaules.

Ce fut ensuite la longue guerre de la conquête des gaules de 58 à 52 avant J.C. jusqu’à la défaite de Vercingétorix à Alésia.

César était persuadé que, si les Germains envahissaient la Gaule, rien ne les empêcherait ensuite de porter la guerre jusqu’aux portes de Rome. Il lui fallait conquérir la gaule afin de pouvoir faire stationner des légions le long du Rhin.